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Écrit par Virginie Landry
Photo par Léa Taillefer
Depuis la parution de son premier album officiel, Medium plaisir, publié en 2022, Ariane Roy a reçu son lot de prestigieuses distinctions réservées aux artistes de la relève, dont le très convoité titre de Révélation de l’année à l’ADISQ. La jeune prodige à la voix éthérée sera de passage le 14 novembre au Théâtre Alphonse-Desjardins avec son nouveau matériel, plus mordant que jamais.
Préparer un deuxième opus alors que le premier a cartonné ne vient pas sans stress, s’est vite rendu compte la chanteuse de 28 ans. « Je me demandais si je n’allais être qu’un feu de paille », avoue-t-elle candidement. Tout s’est placé lorsqu’elle s’est promis de faire l’album qu’elle avait envie de faire, peu importe ce qu’en diraient les autres. Et voilà que Dogue a pris vie en mars 2025.
S’assumer
« J’ai réalisé, avec du recul, que je suis une personne très féministe. Une femme de mon époque et de mon âge, avec mes valeurs et mes convictions. Ça transparaît dans ce que j’écris et ce que j’incarne sur scène », admet Ariane Roy.
Enivrée par le plaisir de créer son nouvel album, l’auteure-compositrice-interprète frôlait parfois le délirium lorsque les mots et les notes s’emparaient d’elle. Cette énergie éblouissante se traduit dans ses chansons, où la luminosité de sa voix contraste avec l’aplomb du propos et la sensualité assumée de son nouvel esthétisme, le tout sans jamais tomber dans la vulgarité.
S’incarner
La protagoniste de Dogue, « la chienne », c’est réellement Ariane. Du moins, une partie d’elle. « J’hésite parfois à prendre de la place. Jeune, j’avais peur que les gens ne m’aiment pas », affirme celle qui a gagné en confiance avec les années et qui réussit maintenant à donner moins d’importance au regard des autres. « La meilleure facette de vieillir, c’est la facilité qu’on a maintenant à s’incarner », résume-t-elle.
Elle préfère d’ailleurs laisser toute la place au « brutal » afin d’être plus en paix avec lui. Pour éviter la violence, mieux vaut la mettre en musique. « Quand je mords, je ne pense à rien », chante-t-elle justement sur Dogue.
Se révéler
C’est en spectacle qu’on peut apprécier l’entièreté de ce qui fait le succès d’Ariane : sa voix, sa musique, son énergie, son intensité. Pour elle, « l’album et la scène sont deux territoires différents », bien qu’elle y infuse, à l’un et à l’autre, la même précision de performance.
C’est un spectacle fast pace, où plus d’une heure de musique se consomme en un rien de temps, comme si tout s’accélérait grâce à la symbiose entre Ariane et son public. « La scène, c’est un grand moment de partage », conclut la chanteuse.
« Tous les jours, on est une multitude de choses. [Dogue], ce n’est pas moi dans mon entièreté. C’est une partie de moi qui avait envie d’exister à travers l’art. C’est très libérateur. » - affirme-t-elle.
14
nov. 25Théâtre Alphonse-Desjardins